Le lock-out des chemins de fer canadiens menace la chaîne d’approvisionnement nord-américaine
Les principales compagnies ferroviaires de fret du Canada, la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (TSX:CNR) et le Canadien Pacifique (NYSE:CP) Kansas City, ont entamé un lock-out d’environ 10 000 travailleurs syndiqués canadiens. Cette action devrait entraîner une interruption importante du transport ferroviaire de marchandises au Canada, ce qui risque de perturber les chaînes d’approvisionnement nord-américaines.
Les réseaux ferroviaires du CN et du CPKC font partie intégrante du système commercial nord-américain et sont reliés à des exploitants américains tels que BNSF Railway, Union Pacific (NYSE:UNP), Norfolk Southern (NYSE:NSC) et CSX (NASDAQ:CSX). Ces liaisons facilitent la circulation de marchandises et de produits de base d’une valeur de plusieurs milliards de dollars d’un bout à l’autre du continent.
Le réseau du CN s’étend jusqu’à la Nouvelle-Orléans, tandis que celui de CPKC dessert plusieurs ports américains, dont Corpus Christi, la Nouvelle-Orléans et Gulfport, et se prolonge au Mexique dans les ports de Tampico et de Lázaro Cárdenas.
Étant donné qu’environ un tiers du trafic de ces entreprises canadiennes passe par les États-Unis, l’impact du lock-out pourrait être important. Les entreprises et les producteurs du Midwest américain dépendent de ports canadiens tels que Montréal et Vancouver pour leurs importations et exportations vers l’Europe et l’Asie, respectivement.
Union Pacific a exprimé ses inquiétudes quant aux effets dévastateurs qu’un arrêt de travail prolongé pourrait avoir sur les économies américaine et canadienne. Divers groupes industriels représentant des secteurs tels que l’exploitation minière, l’agriculture et les engrais ont mis en garde contre les retards paralysants, l’augmentation des coûts, les problèmes de trésorerie et les fermetures éventuelles.
Le commerce agricole entre les États-Unis et le Canada est particulièrement menacé, avec des mouvements importants de produits tels que le blé, l’éthanol, les engrais potassiques et la viande. En 2023, les États-Unis ont exporté pour 28,3 milliards de dollars de produits agricoles vers le Canada et importé pour 40,1 milliards de dollars en provenance de son voisin du nord.
Le commerce avec le Mexique, troisième partenaire commercial du Canada pour les marchandises, pourrait également souffrir, ce qui affecterait des produits tels que les véhicules, les fruits et les céréales.
Le secteur du camionnage au Canada connaît une demande accrue, avec des taux de fret routier en hausse. Toutefois, il ne dispose pas des capacités et des équipements nécessaires pour remplacer totalement le réseau de distribution ferroviaire, en particulier pour les marchandises en vrac.
Reuters a contribué à cet article.