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Les prix de l’acier ont chuté, mais l’acier vert affiche un premium – BofA

Investing.com — L’industrie européenne de l’acier est confrontée à une situation unique. Les prix de l’acier traditionnel ont baissé en raison des pressions du marché, tandis que l'”acier vert”, produit selon des méthodes respectueuses de l’environnement, se vend à prix d’or.

Cette tendance témoigne de l’importance croissante de la durabilité dans la production industrielle et de la volonté de certains segments du marché de payer plus cher pour des produits respectueux de l’environnement.

En 2024, les prix de l’acier en Europe ont connu une trajectoire descendante. Selon les analystes de BofA Securities, plusieurs facteurs ont contribué à cette baisse.

Des secteurs clés tels que la construction et l’automobile, qui sont de grands consommateurs d’acier, ont connu une demande modérée.

“La faiblesse du secteur de la construction, combinée à une activité économique morose dans pratiquement tous les secteurs clients clés pour les feuillards et les profilés, a maintenu la demande à un faible niveau”, ont déclaré les analystes.

La baisse des prix de l’acier traditionnel en Europe au cours de l’année 2024 est due à plusieurs facteurs interdépendants. Les ralentissements économiques, la hausse des taux d’intérêt et les incertitudes géopolitiques persistantes ont collectivement freiné la demande globale d’acier.

En outre, le marché européen a été confronté à un afflux d’importations d’acier en provenance de régions où les coûts de production sont moins élevés, ce qui a intensifié la concurrence et exercé une pression supplémentaire à la baisse sur les prix.

Les défis économiques plus généraux, notamment l’inflation et le resserrement des politiques monétaires par les banques centrales, ont également réduit l’activité industrielle, ce qui a encore diminué la demande d’acier.

Par conséquent, ces facteurs ont forcé les prix traditionnels de l’acier à s’ajuster, reflétant les effets combinés de l’affaiblissement de la demande et de l’augmentation de l’offre sur le marché.

Malgré la baisse générale des prix de l’acier, une exception est apparue sous la forme de l’acier vert. L’acier vert désigne l’acier produit avec des émissions de carbone réduites, souvent grâce à l’utilisation de sources d’énergie renouvelables et de techniques de production avancées visant à réduire l’impact sur l’environnement.

Selon les analystes de BofA Securities, il existe un segment croissant de consommateurs et d’entreprises qui accordent la priorité à la durabilité dans leurs pratiques d’achat. Ces entités sont prêtes à payer un supplément pour l’acier vert en raison de son empreinte environnementale réduite.

“Remarquablement, alors que les fondamentaux de l’acier ont été remis en question au niveau mondial ces derniers mois, un marché à deux niveaux s’est développé, avec des consommateurs européens prêts à payer une prime de 100 à 300 €/t pour l’acier vert”, ont déclaré les analystes.

Cette demande est particulièrement forte en Europe, où les pressions réglementaires et les préférences des consommateurs s’orientent de plus en plus vers la décarbonisation.

La production d’acier vert est plus coûteuse que les méthodes traditionnelles. Cela est dû à l’utilisation de sources d’énergie plus propres, au besoin de nouvelles technologies et à l’évolution générale vers des pratiques plus durables.

H2 Green Steel, un autre acteur clé du marché, a déclaré vendre l’acier vert à un prix supérieur de 20 à 30 % à celui de l’acier traditionnel. Cela se traduit par un coût supplémentaire d’environ 130 à 200 euros par tonne sur la base des prix moyens de l’acier en 2024.

Dans l’ensemble, la prime pour les bobines laminées à chaud à faible teneur en carbone s’élève en moyenne à environ 120 euros par tonne au-dessus des prix de l’acier standard, selon BofA Securities.

Les tendances divergentes en matière de prix entre l’acier traditionnel et l’acier vert mettent en évidence l’évolution de la dynamique au sein de l’industrie sidérurgique. Le prix élevé de l’acier vert signale une nette évolution vers la durabilité, motivée à la fois par les exigences réglementaires et par la demande du marché.

Les analystes de BofA Securities estiment que les entreprises capables de produire efficacement de l’acier vert sont susceptibles de bénéficier de marges plus élevées et d’une clientèle croissante. Comme la demande d’acier vert continue d’augmenter, les producteurs d’acier traditionnels pourraient subir une pression accrue pour adapter leurs méthodes de production ou risquer de perdre des parts de marché au profit de concurrents plus durables.

Cela pourrait conduire à des investissements dans de nouvelles technologies et à une évolution des modèles d’entreprise vers des pratiques plus écologiques. Bien que la prime actuelle pour l’acier vert soit substantielle, BofA Securities note qu’à mesure que la production se généralise et que des économies d’échelle sont réalisées, l’écart de prix pourrait diminuer.

Toutefois, à court terme, l’acier vert devrait rester un produit haut de gamme avec une position distincte sur le marché.

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