Les transactions relatives aux filiales d’Evergrande pourraient aider les créanciers extraterritoriaux
Les créanciers extraterritoriaux du géant chinois de l’immobilier Evergrande (HK:3333) pourraient avoir de meilleures chances de récupérer leurs fonds en faisant valoir leurs droits sur les sommes dues par les filiales terrestres de l’entreprise. À la suite d’une ordonnance de liquidation rendue à Hong Kong en janvier, ces créanciers ont obtenu la propriété indirecte des actifs onshore d’Evergrande, ce qui pourrait leur permettre de récupérer une partie des 23 milliards de dollars de dettes offshore.
Dans les cas où les unités d’Evergrande chargées des véhicules électriques et de l’immobilier ont emprunté à la société mère, les créanciers extraterritoriaux pourraient être considérés comme des créanciers de premier rang dans les processus de réorganisation et de liquidation des filiales ordonnés par les tribunaux. Selon Glen Ho de Deloitte China, les créanciers offshore qui peuvent prouver qu’Evergrande a prêté de l’argent à ses entreprises onshore ont un droit légal de réclamer les fonds.
Les créanciers, y compris Evergrande si elle a des prêts en cours, sont tenus de déclarer leurs dettes avant les prochaines réunions de créanciers prévues le 22 octobre pour Evergrande New Energy Vehicle (Guangdong) et Evergrande Smart Automotive (Guangdong), et le 14 novembre pour Guangzhou Kailong Real Estate.
Les liquidateurs désignés par le tribunal de Hong Kong pour représenter les créanciers offshore et Hengda Real Estate, la principale opération onshore d’Evergrande, n’ont pas commenté la procédure. Les tentatives de contact avec le tribunal intermédiaire de Guangzhou, chargé de superviser les affaires des filiales, sont restées sans réponse.
L’implication de créanciers étrangers dans la restructuration des filiales d’Evergrande marque une nouvelle étape dans l’effondrement de ce qui était autrefois le premier conglomérat immobilier de Chine. Elle suggère également que les créanciers étrangers pourraient déposer des preuves de dettes entre Evergrande et ses filiales afin de poursuivre la restructuration de ces unités.
Toutefois, les experts préviennent que les efforts de redressement seront difficiles et longs, car la décision de Hong Kong n’est pas automatiquement reconnue en Chine continentale et les créanciers offshore sont considérés comme moins prioritaires que les créanciers onshore.
Des complications juridiques pourraient résulter de conflits entre les intérêts des créanciers onshore et offshore qui cherchent à récupérer les mêmes actifs. Par exemple, la réorganisation des unités EV pourrait interférer avec un accord annoncé en mai par les liquidateurs d’Evergrande pour vendre la participation du promoteur dans China Evergrande New Energy Vehicle, qui est cotée à Hong Kong.
Malgré ces difficultés, l’implication des investisseurs étrangers dans les procédures de faillite menées par le gouvernement et la transparence de ces procédures sont considérées comme cruciales, selon Qiao Shitong, professeur de droit de la propriété à la faculté de droit de l’université Duke. Il souligne l’importance pour les tribunaux de traiter des affaires complexes en mettant l’accent sur la justice et la distribution des actifs récupérés.
Reuters a contribué à cet article.